Envoyé par Marie Madeleine le 6 avril 2021

EN QUÊTE D’AZALÉE

de Jacques Pimpaneau, livre paru en 2020

Il y a quelques mille ans, un lettré écrit un livre sur une femme peintre chinoise du nom d’azalée, peu de temps après sa mort fin du XIe siècle. La photocopie de ce manuscrit ni daté ni signé arrive dans les mains de Pimpaneau qui décide de le traduire pour deux raisons. La première est la personnalité étonnante de cette artiste et la seconde raison est que ce texte nous donne un aperçu des conceptions esthétiques chinoises : « les idées d’azalée sur la peinture paraîtront proches de celles d’artistes occidentaux. C’est normal. Entre deux Chinois, l’un artiste, l’autre fonctionnaire ou paysan, il y a plus de différence qu’entre un peintre chinois et un peintre occidental. Les différences de classes sociales à l’intérieur d’une même civilisation sont plus profondes que celles qui existent entre deux civilisations… »

L’auteur découvre qui était réellement Azalée en allant rencontrer ceux qui l’ont connue : sa servante, Meiying, le docteur Wang, sa copine, Mélodieuse, le chef de la Guilde des mendiants, un bonze devenu libraire, etc… et petit à petit, une touche après l’autre se dessine le portrait d’une femme admirable.

Quelques extraits :

« Je me contente de peindre. Si je pouvais vous expliquer mes peintures, je n’aurais pas besoin de peindre puisqu’on pourrait les réduire à des mots. Des personnes qui les ont regardées peuvent, elles, dire ce qu’elles leur suggèrent et ainsi les enrichir. Une fois une peinture achevée, les autres et non moi peuvent continuer à la faire vivre, à la rendre présente…

Si l’on choisit un paysage, ce n’est pas pour le site qu’il représente, mais parce que, grâce à cette vue, la nature dans ce qu’elle a souvent d’apaisant pénètre, consciemment ou non, dans notre pensée…

On ne comprend la peinture qu’à force de voir des œuvres. L’artiste traduit sa personnalité, non pas pour paraître un original, souci vulgaire, mais pour exprimer sa pensée, sa rigueur morale en art. Il doit aller au plus profond de lui-même, là où il dépasse son moi et rejoint l’universel »

Elle était belle et intelligente, drôle et talentueuse, rebelle et libre…c’était une très belle personne. L’auteur des Chevaux célestes a réussi un magnifique portrait d’artiste mais surtout d’une femme hors du commun. Ce livre se lit délice.





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