Nous étions 7 participantes au stage de calligraphie d’Isabelle Baticle dans les locaux de Rennes-Chine qui sentaient bon l’encre de Chine. L’occasion d’une grande respiration quatre jours avant le nouveau confinement.

Cette fois-ci, nous avons abordé les stèles gravées de la dynastie des Han. La dynastie des Han, deux siècles avant notre ère commune et deux siècles après, une des plus longues dynasties est un moment fondamental de l’Histoire de la Chine. La richesse de l’art et de la culture de cette
période fut telle que l’écriture et la langue chinoises portent son nom.

Pendant 4 siècles, la dynastie des Han régnera sur la Chine, lui assurant une grande stabilité, propice au développement de l’art et de la culture. Le style Li Shu, écriture des fonctionnaires et des scribes –ou appelée également la chancellerie – est la graphie de base de l’écriture chinoise qui ne changera plus.

Cette calligraphie simple, forte, pleine d’énergie est toujours pratiquée aujourd’hui en Chine.

Les roches gravées des Han ont eu une influence considérable sur le
développement de l’art de la calligraphie : ce sont de véritables forêts de
stèles aux sujets extrêmement variés.

Nous avons étudié particulièrement une stèle réalisée à la gloire de Zhuang Qian pour ses actions méritoires et à la gloire de ses ancêtres. Cette stèle concerne les circonstances et les détails d’un épisode historique : la révolte des turbans jaunes.

Les quatre caractères gravés à gauche pi lan shi ya pourrait se traduire
par : « il avait percé tout le secret des livres ». A côté des caractères de la stèle qui date de 186 de notre ère commune, une interprétation d’un calligraphe contemporain.

Prendre un pinceau et se replonger dans Essai sur l’art chinois de l’écriture de Jean François Billeter : « La pratique de la calligraphie a d’abord l’avantage d’imposer une discipline. L’exercice exige une mobilisation du corps et une présence d’esprit sans défaut. En nous obligeant à réorienter et à faire converger toutes nos forces, il met fin à l’état de dispersion dans lequel nous vivons la plupart du temps… L’inquiétude, le souci et la rumination, qui sont nos principales causes de fatigue, cessent comme par enchantement… ».

C’est pour cela qu’Isabelle Baticle commence chaque séance par des
exercices corporels issus du taijiquan et du de qigong : « le tracé comme exercice d’incarnation, chaque trait comme un corps vivant…quelle pensée derrière les caractères, quelle poésie, quel sens ? ».

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